samedi 17 septembre 2016

Cancer, à la mémoire de Christian B.

Il est là.
Ignoré.
Les rires.
Les joies.
La passion. 
L'amour. 
La musique.
La vie.
Il s'en moque.
Un jour, il éclôt. 
Il s'étire à l'abri des regards.
Il s'infiltre petit à petit.
Il chaparde l'énergie.
Il s'en nourrie.
Il grandit.
Il étouffe les signes de sa présence.
Et puis un jour, lassé de sa discrétion, Il se manifeste.
Il frappe.
Son ampleur se révèle.
Il cachait si bien sa présence.
La douleur. 
L'inquiétude. 
Les pleurs. 
La fatigue. 
Son terrible nom tombe.
Il s'installe dans notre quotidien.
La défense s'organise.
Il profite de son avantage.
Il festoie.
Il se vautre sans y être invité.
Il grignote l'espace. 
Insatiable.
Il s'infiltre dans la joie.
Efface les sourires.
Cerne les yeux.
Creuse les joues.
Écourte les nuits.
Il installe la douleur.
Il prive de repas.
Il sabre l'humeur.
Ses blagues. 
Son rire. 
Son affection. 
Sa richesse intellectuelle.
Il veut les mordre à pleines dents.
C'est se méprendre sur sa force.
Impossible de s'en emparer.
Ils sont sauvés avec courage.
Ma dernière visite est comblée d'un sourire, d'une blague, d'un rire, d'une affection débordante.
Cette partie est gagnée.
Aujourd'hui, c'est à chacun de la propager, de la maintenir en vie.